Oeuvres pionnières
Les premières oeuvres protestantes en matière d'éducation
"Instruisez le peuple ! Et surtout, prenez à coeur son développement spirituel ! "
Martin Luther, Discours à la Noblesse de la nation allemande, 1520
L’idée générale selon laquelle la Réforme marque le début d’une expansion des petites écoles dans les pays où elle s’installe se vérifie assez nettement (bien qu’à nuancer selon les régions).
Toutefois, cette instruction élémentaire est perçue comme un préalable indispensable certes, mais ayant pour objectif d’introduire un enseignement secondaire, voire supérieur.
Dès le XVIe siècle, la diffusion de la Réforme s’accompagne donc de la constitution d’un réseau d’académies, de collèges et d’écoles dans lesquels l’enseignement des matières profanes se mêle à la transmission de la doctrine réformée.
Les petites écoles réformées
Ecole médiévale
Dès 1559, la Discipline ecclésiastique encourage vivement les Églises à se doter de petites écoles primaires placées sous leur autorité : « Les Églises feront tout devoir de faire dresser écoles et donneront ordre que la jeunesse soit instruite ».
Mais ce devoir est difficile à appliquer dans un contexte de guerre civile et religieuse ; il faut attendre les édits de pacification pour permettre aux écoles de durer dans le temps.
Le plus souvent, le maître d’école est aussi auxiliaire du pasteur, mais il arrive que dans les plus petites communautés, le manque de maître conduise le pasteur à se charger lui-même de l’instruction de la jeunesse, filles et garçons, en faisant la classe.
Tout comme celui des lieux de culte protestants, le dénombrement des écoles est rendu très difficile à cause du manque d’archives, de sources historiques. De manière générale, les historiens s’accordent sur le nombre de 1250 à 1350 Églises réformées dans les années 1560 en France soit 1,5 à 2 millions de français (10% à 12,5% de la population). Les écoles, accolées aux temples, apparaissent d’abord dans les grandes villes. C’est dans un second temps que l’on atteste de l’ouverture d’écoles dans les plus petites communautés rurales.
Les collèges réformés
Les collèges, qui préparaient à l’entrée dans les académies, n'étaient pas moins modestes que les petites écoles. L’un des premiers est sans doute celui de Nîmes, fondé en 1539.
Malgré les difficultés causées par les guerres de religions, les réformés se sont rapidement fixés comme objectif de doter d’au moins un collège chaque province synodale (à Clermont-en-Beauvais, vers Quevilly, à Metz, Gex, Pont-de-Veyle, Embrun, Die, Orange, Montpellier, Anduze, Bézier, Montauban, Castres, Bergerac, Nérac, La Rochelle, Nior, Saumur, etc.)
Malheureusement, ces collèges n’arrivaient pas tous à durer dans le temps et certains fermaient leurs portes après quelques années seulement de fonctionnement ; ce fleurissement saisonnier et irrégulier de collèges était, disons-le, entravé autant par des difficultés financières que par la couronne qui mettait tout en place pour limiter leur expansion.
Les Académies (concurrençant l'Université catholique)
Les collèges protestants au XVIIe,
Yves Krumenacker
Avant l’édit de Nantes, trois académies, à la frontière extérieure du Royaume, accueillaient les élèves calvinistes venus de France : les académies d’Orthez (1566-1620), d’Orange (1573-1686) et de Sedan (1579-1681).
Mais il faut attendre l’édit de tolérance (édit de Nantes) de 1598 pour que les premières véritables créations d’« académies » protestantes, voulues comme un équivalent des universités catholiques, voient le jour en France :
celles de Montpellier (1596-1617), de Montauban (1598-1685) qui est transférée à Puylaurens après les émeutes opposant étudiants protestants et catholiques en 1659 ; celles de Saumur (1599-1685) et de Die (1604-1684) .
Huit académies, dont cinq dans le Royaume, est un exploit quand on les compare à la quinzaine d’universités que compte la France à cette époque !
Les Académies protestantes (luthériennes et calvinistes) en Europe au XVIIe - musée international de la Réforme (Genève)
Nous contacter
pole.education.afp
@gmail.com
Notre affiliation
Une plateforme proposée par le pôle éducation des Associations Familiales Protestantes
Auteur et administrateur :
Nathaniël CARON
Notre mission
Faire découvrir et encourager les initiatives protestantes en matière d'éducation.