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Mais que se passe-t-il avec l'orthographe ?

Un article de Guillaume Bousquet pour le blog "éducation et protestantisme".


Des fautes, encore et toujours. Dans les dictées de nos enfants, dans les mails

professionnels, dans les articles, dans les procès-verbaux de police, sur internet.

L’orthographe met à mal toute une société.



Mais que se passe-t-il avec l'orthographe ?


Ce n’est pas faute d’avoir allégé les programmes scolaires en la matière, d’avoir baissé les

exigences aux examens et d’être entré dans une logique progressive de simplification de

l’orthographe. Mais rien à faire…l’orthographe est devenue un Goliath qui défie tout le

monde !


Il faut le reconnaitre, l’orthographe du français est complexe. Qui dirait le contraire ? Tous

les étrangers qui apprennent notre langue le disent ! Il est vrai que le décalage entre le

nombre de graphème et de phonème fait du français une langue opaque : je ne peux pas

écrire ce que j’entends. L’orthographe des mots ne se devine donc pas et je vais devoir la

mémoriser. Puis les incohérences (appelées « exceptions » pour ne pas trop effrayer) sont

très nombreuses, peut-être même plus que les régularités, non ?


Bref, nous, francophones occidentaux, ne sommes pas des flèches en orthographe au XXIème

siècle, mais nous avons une excuse en réalité : l'orthographe est complexe et incohérente.

Pourtant, qu’on se le dise, ce n’est pas la complexité de l'orthographe qui rend son

apprentissage difficile. Voilà une excuse trop facile ! L’orthographe a toujours été complexe,

elle l’était déjà il y a 70 ans. Au milieu du siècle dernier (ça paraît loin dit comme ça), les

enfants maîtrisaient le présent et le passé du mode subjonctif (comme nos enfants

actuellement), mais ils apprenaient également l'imparfait du subjonctif et le plus que parfait

du subjonctif ; ils récitaient les règles de grammaire et leurs exceptions ; et ils connaissaient

la conjugaison des verbes, même de verbes que nous n’utilisons presque plus aujourd’hui.

L’orthographe était tout aussi complexe qu’aujourd’hui, et son exigence plus grande.

Pourtant, l'orthographe des enfants de cette époque était bien meilleure, c’est indéniable.


Il faut en venir à cette évidence : la complexité et les incohérences redoutables de la langue

française ne sont pas responsables de la difficulté à écrire « correctement ».

Cette évidence amène une question : comment se fait-il que les générations actuelles

intègrent difficilement l’orthographe malgré l'abaissement général du niveau et des

exigences ?


La réponse se trouve dans la lecture de la culture occidentale actuelle. Car c’est bien cette

culture qui génère un conflit chez l’apprenant et impacte son apprentissage de

l’orthographe. En effet, le paradigme de l’orthographe se heurte au paradigme culturel post-

moderne. L’orthographe française, normée et analytique, est confrontée à la mode de

l’immédiateté et du relativisme. Tout dans la société semble vouloir se délester du poids du

légalisme orthographique. Alors faut-il arrêter de s’entêter avec l’orthographe ? Faut-il

continuer à simplifier la langue française au point d’en faire un jour une langue transparente

et intuitive ?


L’Histoire de notre humanité nous nous enseigne-t-elle pas que le défi de l’humanité est de

trouver l’équilibre et d’intégrer une pensée inclusive, rejetant tout dualisme ? La sagesse ne

consiste-t-elle pas à résister aux extrêmes (et extrémismes) afin d’adopter une posture équilibrée, entre radicalisme et relativisme, entre laxisme et autoritarisme, entre

individualisme et communautarisme ?


Et si l’enseignement de l’orthographe permettait d’avancer dans cette quête d’équilibre et

de sagesse.


Certes, mais quel enseignement ? Un enseignement à la baguette ? Un enseignement par la

répétition systématique ? Un enseignement visuel ?


De nombreuses approches pédagogiques se sont intéressées à la question de l’apprentissage

de l’orthographe et chacune a sa façon de faire, sa méthode, sa technique. Plutôt que

d’entrer dans une querelle des méthodes, ne serait-il pas plus judicieux d’aller en quête des

principes communs et de s’intéresser aux fondamentaux incontournables de l’orthographe ?


Le programme ORTHO’GAFFES s’appuie sur ces invariants pédagogiques, présente des clés

essentielles et propose des outils concrets pour que l’apprentissage de l’orthographe, sans

transiger avec sa complexité, devienne accessible à tous.



Guillaume Bousquet,

Auteur pour le blog "éducation et protestantisme "

Allez consulter son site à l'adresse suivante : http://www.pedagovie.fr/

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